– Christine Richier, éclairagiste et responsable de la section lumière à l’ENSATT
– Mathilde Monnier, chorégraphe, directrice du CND
– Elsa Revol , éclairagiste
– Philippe Berthomé, éclairagiste, responsable de la section régie-création de l’école du TNS
– Laurent Gutmann, metteur en scène, directeur de l’ENSATT

On peut avant tout noter le projecteur PC, plan convexe, est apparu en même temps que le métier de metteur en scène. C’est le premier projecteur focalisable.

Mathilde Monier  : Travaille avec Éric Wurtz depuis 34 ans. C’est une collaboration empirique, riche de leurs expériences communes et qui se renouvelle à chaque projet. L’espace et les matières sont leur point de départ.

Laurent Gutman : Voit d’abord des espaces.

Éric Wurtz  : Travaille à deux vitesses : combustion vive/combustion lente des idées. Mathilde Monier arrive dès le départ avec des concepts. Il travaille à partir des données de départ. Pendant les premières semaines de création, Mathilde ne regarde pas les lumières. Elle y prête attention/y revient en fin de création.

Christine Richier : Il faut comprendre ce que l’on éclaire : ce que l’on éclaire doit prendre le temps de se poser.

L. Gutman : Il faut associer tout le monde à la dramaturgie. Le spectacle métaphorique : ce que toute l’équipe a en tête.

Philippe Berthomé : Fait des propositions. Collaboration longue et étroite avec E. Clolu, scénographe. La création avec Anatoli Vassiliev : il a été très contraint par le metteur en scène et s’est finalement senti très libre.

M. Monier : Persiste le fantasme de la lumière naturelle/du jour. Tend vers la qualité cinéma, s’empare de photos en références. Parler à partir des photos permet d’éviter le commentaire technique. Travaille à partir d’un projet et non pas effet par effet.

Elsa Revol : A travaillé avec Ariane Mnouchkine sur une création de 9 mois. Impossible de rester dans la même lumière pendant 9 mois. Quelle lumière pour travailler en répétition ? Ne pas se fatiguer, ne pas épuiser une proposition. Quelle lumière autre que les services ou un plein feu et qui est encore différente que la lumière du spectacle. Proposer des zones, jouer plus fort, ouvrir une image ou au contraire la refermer. D’autre part, avec Etienne Saglio, magicien, magie nouvelle : en répétition la lumière ne cherche pas à cacher les trucages mais quand approchent les représentations, nécessité de tout cacher.

L. Gutman : La lumière participe au travail avec les comédiens. Il y a un rapport de la lumière à la présence, une qualité de présence.

É. Wurtz : Il faut stopper parfois le travail de lumière pour mettre les services et se reposer la question de ce qu’on cache.

P. Berthomé : Quelles que soient les lumières, belles, sans beaucoup de projecteurs, à un moment le théâtre fait tout.

M. Monier : Collaboration au service du projet.

L. Gutman : la place de l’éclairagiste est d’abord celle d’un premier spectateur. Il regarde d’abord sans rien faire. Avant de faire de la lumière : se nourrir, recevoir le projet.

Compte rendu réalisé avec l’aimable concours de Typhaine Steiner (régie TNS groupe 45)